lundi 28 mai 2012

PETITE SYNTHÈSE DE L'ÉTHIQUE ET ÉTHIQUE APPLIQUÉE


Pour assembler ce que nous venons de voir de notre conception de l'éthique et de l'éthique appliquée, nous avons créé ce diagramme.

Figure 4 : De l'éthique à l'éthique appliquée, vers la réalisation de l'humanité

Si nous examinons ce tracé, l'éthique représente l'effet d'une propension à désirer la Vie Bonne et à rechercher le Bien chez un sujet; Ce dernier peut en prendre conscience au niveau de son espace intersubjectif. Nous avons voulu représenter, à la fois, le devenir-sujet et le vivre-ensemble tendant à réaliser l'humanité. Les doubles flèches représentent, en passant au travers l'homme extérieur (les acquis), que tout devra être remis en question dans un va et vient vers le lieu du discernement. Les petites flèches approchant le devenir-sujet et le vivre-ensemble de l'éthique appliquée figurent la recherche à « réduire, autant que faire se peut, l'inévitable écart entre les valeurs affichées et les valeurs pratiquées »[1], autrement dit d'être authentique.


Figure 5: Dialogue en éthique appliquée




Le petit rond noir, au centre de l'espace intersubjectif, représente le désir de relation; c'est alors, grâce au langage du sujet, que la relation prend corps par la médiation du dialogue entre les personnes.
Ce diagramme nous fait voir la distinction, que nous avons présentée, entre éthique et éthique appliquée : Il y a un "avant décision" : l'éthique qui, lorsqu'elle est perçue et discernée par le sujet, invite ce dernier à une prise de décision en lien au désir de relation (du lieu de l'espace intersubjectif) et un "après décision" : éthique appliquée, qui se réalisera dans un engagement par le dialogue, qui s'amorcera et qui contribuera à émanciper une morale enfermée vers une morale ajustée au vivre-ensemble des personnes. L'éthique ne dit pas quoi faire, elle n'est qu'une disposition, un penchant à désirer la vie bonne et à rechercher le Bien comme le daimonion de Socrate.

Lorsque discerné, en lien avec un malaise de la vie concrète, le "sujet peut"[2] décider de s'engager dans une action en mettant en œuvre une démarche en éthique appliquée, avec d'autres, dans le but de dissiper le malaise, en créant une ouverture au partage de sens pour toutes les personnes concernées, il prend une décision. Ce choix provoquera une transformation, aussi minime soit-elle, dans la reconnaissance et l'élaboration d'un tissu humain satisfaisant, ainsi, son inclination vers le désir de la vie bonne et de sa recherche du bien pour tous.


[1] De la définition de l'éthique appliquée de Jean-François Malherbe.
[2] Nous disons : "le sujet peut" et non "le sujet doit", car au niveau de l'espace intersubjectif, contrairement aux acquis de la morale, il n'y a pas de caractère d'obligation; en disant peut, nous représentons une invitation que le sujet ressent pour s'investir et décider une action.